Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien
 

 Le Quotidien de la Réunion du jeudi 20 avril 2006

Questions

«On ne sait pas si les répulsifs sont dangereux»

Après l’Etang Salé, le collectif des associations luttant contre le chikungunya a organisé hier après-midi une, initiative visant à stimuler la participation citoyenne à travers le point sur la situation et évoquer notamment les répulsifs.

Membre de cette structure, le Dr Philippe Gérard, diplômé de médecine tropicale, a mené des travaux sur ce thème depuis février et estime qu’en l’absence d’études fiables, on ne peut affirmer avec certitude s’ils sont dangereux ou pas.

- Dans les actions menées sur le terrain, vous vous proposez d’expliquer l’application des répulsifs. Est-ce qu’il y a des parties du corps qu’il faut éviter ?

- Oui, autour de la bouche et des yeux qui sont des zones où la peau est fine. Je conseille aussi de bien se laver les mains après application et de pulvériser le spray à l’extérieur puisque cela laisse des petites particules en suspension.

- Une bonne fois pour toutes, est-ce que les bracelets constituent des répulsifs efficaces ?

- Non. Il n’y a pas eu d’études en conditions réelles et donc il n’existe aucune caution scientifique derrière ces produits. J’ai entendu parler d’un nouveau type de bracelet mais là encore il faudra attendre un petit peu pour voir s’il n’y a pas d’effets secondaires. Au passage, à partir de 2008, il va y avoir une modification des textes législatifs sur les répulsifs. Actuellement, on n’a pas besoin d’apporter la preuve de leur efficacité pour les mettre en vente. Dans deux ans, cela va changer puisqu’ils seront considérés comme des médicaments.

- Les répulsifs peuvent-ils être dangereux si on les utilise qu quotidien ?

- On ne sait pas. Il faut néanmoins faire attention avec les personnes épileptiques. Selon les études, le DEET apparaît comme le produit le plus efficace.

- Quelles sont les meilleures solutions pour éloigner les moustiques ?

- Les moustiquaires de fenêtre. Eviter également les zone où il y a eu de nouveaux malades. Je rappelle également que c’est une maladie immunitaire.

- On va entrer bientôt en hiver austral, en même temps depuis quelques semaines on assiste à une décrue de l’épidémie, les gens ne pourraient-ils pas être tentés de baisser la garde ?

- D’où l’intérêt de continuer à promouvoir le numéro vert et de mener des actions de sensibilisation sur le terrain. Certaines fausses idées ont la vie longue. Par exemple, que le moustique n’est pas le seul vecteur. La stimulation citoyenne doit se poursuivre. Nous sommes dans une zone tropicale et il existe de nouvelles maladies transmises par les moustiques, comme la dengue dont il faut parler.

                                                                                              Corinne ROBERT