Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien |
Le Quotidien de la Réunion - Supplément du vendredi 26 mai 2006 |
Environnement et Développement durable |
EDITO : Vivre la Réunion autrement
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La tendance est irréversible, chaque année qui passe éveille un peu plus les consciences. Nous ne pouvons plus penser et agir comme avant, quand la nature était considérée comme le simple décor des activités humaines, maîtrisable et modifiable à volonté, aux ressources sans limites. Chaque année qui passe confirme la pertinence du concept de développement durable. A l’origine, la notion était floue, son interprétation parfois confuse. Mais le temps fait son oeuvre. Nous n’avons plus de mal à comprendre, aujourd’hui, la nécessité de transmettre aux générations futures un monde en mesure de répondre à leurs besoins. En l’occurrence une île, petite et fragile, dont la richesse naturelle est aussi un de ses rares atouts économiques. Si la dimension environnementale du développement durable est devenue aisément compréhensible, il n’en va pas de même des deux autres piliers du concept, l’économique et le social. L’actualité récente s’est chargée de nous éclairer. L’épidémie de Chikungunya n’est pas seulement un coup de malchance, un aléa inévitable sur un territoire tropical. Sa propagation a été favorisée par les mauvaises habitudes prises en matière de gestion des déchets. Une des raisons de la prolifération des moustiques est à rechercher dans ses ordures de toutes sortes, abandonnées au coin de la rue ou au bord de la ravine, qui offrent des lieux de ponte rêvés à la femelle Aedes albopictus à la moindre pluie. Si la Réunion avait été une île propre, il ne fait pas de doute que le « chik » aurait fait moins de dégâts. Moins de malades handicapés pendant leur vie quotidienne et professionnelle. Moins de morts. Moins d’emplois et de millions d’euros perdus dans la crise touristique. Et que dire du coût économique et social du « tout-voiture », érigé en religion depuis quarante ans ? Aujourd’hui, c’est la route du Littoral qui nous fait regretter amèrement l’absence de transports en commun performants. Ce n’est qu’un hors d’oeuvre, avant la flambée inéluctable du prix de l’essence à la pompe. Notre petite île est condamnée à redoubler d’efforts pour mieux traiter ses déchets, réduire sa dépendance vis-à-vis des produits pétroliers, économiser son eau et son électricité. Autant que les politiques publiques, les comportements individuels et privés, ceux des particuliers et des entreprises, doivent évoluer. |