Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien |
Le Quotidien de la Réunion du samedi 03 juin 2006 |
CHIKUNGUNYA :
Quid de la contamination des larves ?
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La semaine dernière, lors de son point presse hebdomadaire, Laurent Cayrel avait glissé que l’Institut Pasteur était parvenu à la conclusion que les larves de moustiques pouvaient aussi être porteuses de virus. A en croire la Drass, le Préfet serait allé un peu vite en besogne dans cette affaire, puisqu’à ce jour les études sur la transmission verticale du virus de l’adulte aux oeufs ne sont pas encore achevées.
«Les résultats définitifs devraient tomber
en juillet», indique Jean‑Sébastien de Hecq, entomologiste à la DRASS.
Rappelons qu’en mars dernier une entomologiste de l’institut Pasteur
s’était rendue dans l’île pour y prélever des échantillons d’élevages de
l’aedes albopictus. Des tests sont actuellement en cours pour déterminer
l’éventuel taux de transmission du virus des adultes aux larves.
«L’important est de savoir à quel taux la transmission est possible,
explique Jean‑Sébastien de Hecq. Si seulement un oeuf sur 20.000 est
contaminé, le risque de contamination sera faible. En revanche, si le taux
est de un oeuf sur 50 ou 100, là le virus risque de se maintenir en
quantité dans l’environnement». «Pas une catastrophe» L’entomologiste explique encore qu’il faut compter un quart de perte lors du passage de l’oeuf à la larve, et presque autant pendant la mutation de larve à l’état adulte. Ce qui tendrait d’emblée à réduire le taux de contamination. Quand bien même il s’avérerait que la transmission du virus s’opère à un niveau élevé, «ce ne serait pas une catastrophe» avance Jean-Sébastien de Hecq. «Concrètement, ça favoriserait le maintien du virus localement, à l’échelle d’un quartier par exemple, mais ça n’aurait pas pour effet de récréer une épidémie». Reste que l’éradication du virus serait alors plus longue que prévue, et ne serait envisageable qu’au prix d’une lutte sans merci contre les gîtes larvaires. Le hic, c’est «qu’il est impossible de dénicher tous les gîtes, tant ils sont nombreux», reconnaît le technicien de la Drass, en rappelant que des aedes ont été capturés jusqu’à 1.200 mètres d’altitude. Seule indication encourageante, les larves ne survivent pas dans des réservoirs d’eau à moins de 15°. Ce qui veut dire que les gîtes vont plutôt se concentrer sur les bas pendant l’hiver austral.
V.B.
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Gros plan Test du vaccin peut-être en décembre. Dans une interview au Quotidien «Libération» en date du 1er Juin, le professeur Antoine Flahault affirme que les premiers tests du vaccins contre le chikungunya sont espérés pour le mois de décembre, dans notre île. «Il n’est pas possible de tester en l’état le vaccin préparé par les Américains dans les années 80», a-t-il rappelé. «Avant de débuter les études cliniques, il faut s’assurer que les critères d’exigence de qualité pour un essai thérapeutique, qui ont changé depuis, sont remplis», poursuit-il. Cette étape «dite de requalification», est actuellement en cours à l’Institut Pasteur. Au sujet des essais thérapeutiques avec la Nivaquine, le président de la Cellule nationale sur le chkungunya a confirmé que les premiers résultats sont attendus pour septembre. Il indique que l’effet du médicament est actuellement testé sur «250 patients infectés depuis au moins 48 heures» et qu’en parallèle, «500 témoins vivant dans leur entourage qui eux n’ont pas contracté la maladie» sont également suivis en vue d’évaluer « l’aspect préventif de la molécule». |