Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien

Le Quotidien de la Réunion du Jeudi 22 juin 2006

PREVENTION DES RISQUES SANITAIRES ET ACCIDENTELS A L’ETRANGER
 

Ne pas gâcher le voyage
 

 

Les problèmes de santé sont fréquents en voyage, particulièrement en zone tropicale. Chaque année l’Institut National de veille sanitaire publie des recommandations pour les prévenir.

 


Synonyme en général de plaisir et de détente, le voyage peut parfois être gâché – passagèrement ou complètement – pour des raisons de santé. 

Dans un numéro qu’il vient de consacrer à ce thème, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié par l’institut de veille sanitaire, indique que « le taux de voyageurs malades varie de 15% à 64% selon les études, en fonction des destinations et des conditions de séjour » (*). 

Rapportés aux 395.000 Réunionnais qui ont effectué un voyage hors du département l’an dernier (chiffres Comité du Tourisme de la Réunion/Insee), ces taux signifieraient qu’entre 39.000 et 253.000 personnes auraient été malades à l’occasion de leur déplacement. 

Des chiffres bien loin d’être négligeables, même s’ils recouvrent des situations très contrastées. La personne qui visite de la famille en métropole n’est assurément pas exposée de la même façon que le touriste qui fait un raid à moto dans la Grande île. C’est évidemment en zone tropicale que les risques sont les plus grands. 

« Quelle que soit l’étude, la diarrhée est toujours le plus fréquent des problèmes de santé en voyage, suivi par les affections des voies aériennes supérieures, les dermatoses et la fièvre », précise de BEH. 

Ses « recommandations sanitaires » pour les voyageurs, actualisées chaque année, concernent en premier lieu les vaccinations, lesquelles (sans parler de celles incluses dans le calendrier vaccinal) sont fonction de la situation sanitaire du pays visité, des conditions, de la saison et de la durée du séjour mais aussi des caractéristiques propres au voyageur, en particulier son âge. 

S’agissant du paludisme, il est rappelé qu’ « aucun moyen préventif n’assure à lui seul une protection totale ». Il est donc conseillé à la fois de se protéger des piqûres de moustiques et de prendre une prophylaxie médicamenteuse. « Toute pathologie fébrile au retour des tropiques doit être considérée à priori comme pouvant être d’origine palustre et nécessite une consultation en urgence », insiste l’institut de veille sanitaire.

A propos de la diarrhée du voyageur (tourista), « il s’agit généralement d’un épisode aigu bénin, spontanément résolutif en 1 à 3 jours, mais qui peut être particulièrement inconfortable en voyage », note l’Invs. Conseils de prévention : « Eviter l’ingestion d’aliments (crudités ou aliments cuits consommés froids, même conservés au réfrigérateur) et de boisson à risque (eau locale non embouteillée et glaçons). L’hygiène des mains reste primordiale ».
 

Souscrire un contrat d’assurance 

Enfin, l’Invs attire l’attention sur les risques accidentels, liés aux randonnées en altitude, aux baignades en mer mais aussi aux accidents de la circulation, qui représentent 30% des causes de rapatriement sanitaire. 

Aussi est-il recommandé de souscrire un contrat d’assistance ainsi qu’une assurance avant le départ. Une protection que possèdent – souvent sans le savoir ou tout au moins sans en connaître l’étendue – la plupart des voyageurs, relève le Docteur Philippe Bellard, médecin régulateur à Océan Indien Assistance. 

D’une manière générale, « les causes de décès des voyageurs ne sont (presque) plus infectieuses mais accidentelles et cardiovasculaires » (ces dernières étant probablement liées à l’âge croissant des voyageurs), signale le BEH. 

Commentaire du docteur Eric Caumes, président de la Société de médecine des voyages : « Les médecins qui conseillent les voyageurs doivent maintenant adapter leur discours préventif pour rendre le voyage encore plus sûr pour les voyageurs. Mais en matière d’accidentologie, la tâche s’annonce plus ardue que pour la prévention des maladies infectieuses, car l’essentiel de celle‑ci relève de la politique des pays hôtes ! ».

 

                                                                                     H.S.

(*) N°23-24/2006, 13 juin 2006. Consultable en ligne sur le site de l’Invs : www.invs.santé.fr
 

 GROS PLAN

 Vaccinations. Il existe à la Réunion deux centres de vaccinations internationales. Basés au CHD et à l’hôpital de Saint-Pierre, ils sont les seuls à pratiquer la vaccination contre la fièvre jaune (obligatoire dans certains pays tropicaux) et contre le méningocoque (exigée pour le pèlerinage à la Mecque). Ils assurent également une consultation de conseil (d’un coût de 27 euros, non remboursée), précise-t-on au CHD.  A Bellepierre, le centre est ouvert les lundis, mercredis et jeudis de 14 à 16 heures ; il est préférable de prendre rendez‑vous (tél : 0262 90.58.55). Le centre de saint-pierrois est ouvert le mardi de 14 à 16 heures, le mercredi de 9 heures à midi et de 14 à 16 heures, et le jeudi de 9 heures à midi (tél : 0262 35.91.75).