Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien

Le Quotidien de la Réunion du Samedi 8 juillet 2006

LE POINT CHIKUNGUNYA : 200 NOUVEAUX CAS ET UN DECES
 
Rester vigilant malgré la baisse
 
 

La Cire a estimé à 200 le nombre de nouveaux cas de chikungunya pour la semaine allant du 26 juin au 2 juillet. Malgré un recul assez net de l’épidémie et un niveau faible de transmission de la maladie, la préfecture insiste sur les derniers efforts de mobilisation sociale.

 


« Il nous faut gagner encore quelques matches avant la finale ». A entendre Jean-François Colombet parler de l’épidémie de chikungunya en ces termes, on est tenté de dire que depuis quelque semaine l’ambiance est visiblement plus détendue à la préfecture. 

Et pour cause, les nouvelles sur l’épidémie de chikungunya sont plutôt bonnes. 200 nouveaux cas et un décès ont été enregistrés entre le 26 juin et le 2 juillet par la Cire Réunion Mayotte. Soit 400 cas de moins que la semaine précédente. Mais le plus important c’est que « nous sommes revenus à un niveau de transmission équivalent à la même période en 2005 où on en enregistrait 185 cas », rappelle Jean-François Colombet, directeur de cabinet à la préfecture. 

Idem sur les autres indicateurs de l’épidémie qui diminuent eux aussi. « Nous avons observé une diminution sensible que ce soit au niveau des signalements dans les hôpitaux, le nombre de passages aux urgences, mais aussi des chiffres reçus des médecins du réseau sentinelle ou encore des pharmaciens », indique la Cire. 

Une nette diminution à différents niveaux qui s’explique par la chute des températures depuis l’entrée dans l’hiver austral, c’est sûr. Mais aussi par le nombre de personnes mobilisées sur le terrain. De 40 agents de la Drass en 2005, on est passé à 1038 cette année. « En fait, cette diminution, c’est le résultat de tous les efforts que nous avons fourni ces derniers mois. C’est aussi le résultat de la mobilisation de tous les Réunionnais et bien sûr de la lutte anti-vectorielle », résume Jean-François Colombet.

 

Nouveaux chiffres à la mi-juillet 

Sans oublier, bien sûr, le protocole de vigilance renforcée « qui s’applique très naturellement » et la collaboration avec les collectivités qui « s’améliore de jour en jour ». Il n’empêche que les consignes des autorités sont toujours les mêmes. « Ne baissons pas la garde », insiste la préfecture. 

Compte tenu de la diminution du nombre de cas, l’extrapolation des données à partir du réseau de médecins sentinelles a atteint ses limites. La Cire a donc décidé de revenir au système de surveillance exhaustive autour des cas signalés. Et ceci grâce au nouveau mode de calcul basé sur un réseau de déclarants composé entre autres de médecins, de laboratoires et de pharmacies. Le nombre de cas de chikungunya sera beaucoup plus fiable ». 

Delphine POUDROUX      
 

Chik en bref 

● Plus de cas dans le Nord Ouest. A noter que les communes de Saint-Denis et Saint-Paul enregistrent le plus grand nombre de cas. « C’est de l’ordre de 10 à 20 cas. Ce qui est loin d’être représentatif. Mais on peut expliquer cette répartition géographique par le fait que le taux d’attaque a été plus élevé dans l’Est, il y a donc beaucoup plus de personnes immunisées dans cette région », explique la Cire. 

Un appel au numéro vert. Le numéro vert mis en place par les autorités sanitaires pour signaler le nombre de malades ne connaît plus de débordements. Un seul appel contre cinq la semaine dernière a été signalé cette semaine. 

239 décès portant la mention chikungunya. Si l’ensemble des indicateurs baisse, il y a un chiffre qui augmente cette semaine, c’est le nombre de certificats de décès portant la mention chikungunya. En effet, le décès d’une personne âgée a été signalé. Ce qui porte à 239 le nombre de personnes décédées directement ou indirectement de la maladie. 

Appel à ceux qui déclarent ! La Cire a profité aussi hier du point hebdomadaire sur l’épidémie pour encourager à nouveau toutes les pharmacies, les laboratoires et les médecins de l’île à faire des signalements. « On souhaite que, même s’ils n’enregistrent aucun cas, ils nous le signalent car c’est une donnée importante », poursuit la Cire.
 

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