Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien

Le Quotidien de la Réunion du Lundi 10 juillet 2006

PREMIER SITE GRAND PUBLIC DEDIE AU CHIKUNGUNYA
 
Chikungunya.net en mutation
 
 

Tandis que le chikungunya perd du terrain à la Réunion, le premier site grand public dédié aux multiples aspects de l’épidémie, chikungunya.net se prépare à «s’internationaliser».

 

 

Le sensible fléchissement de l’épidémie à la Réunion ces dernières semaines (seulement 200 nouveaux cas recensés pour celle du 26 juin au 2 juillet), retentit sur la fréquentation du site chikungunya.net. 

Selon son créateur et administrateur, Jean-Hugues Mausole, le nombre de visiteurs est actuellement de l’ordre de 500 par jour ; il a été dix fois plus élevé il y a quelques mois. 

Ce fléchissement a incité M. Mausole, un Bénédictin d’origine installé à Paris depuis vingt-six ans, à reprendre son activité de consultant indépendant en informatique, qu’il avait délaissée pendant plusieurs mois pour se consacrer à son site. 

Créé début janvier, celui-ci est le premier entièrement dédié au chik. Il reste à ce jour le plus complet sur l’arbovirose, pour le plus grand public, grâce à une «foire aux questions» (FAQ) qui regroupe aujourd’hui plus de 400 questions/réponse (436 précisément, à la date du 7 juillet) sur les multiples aspects liés au chikungunya. 

«Mausy», comme il se surnomme, n’a toutefois repris le travail que partiellement. Il garde l’essentiel de son temps pour animer chikungunya.net, avec l’aide de six autres bénévoles qui, depuis Paris ou la Réunion, traquent inlassablement les articles de presse sur le sujet. «On est les sept samouraïs du chik», plaisante-t-il. 

Pas question, en effet, de laisser tourner le site en roue libre. Sans parler de la reprise possible de l’épidémie à la Réunion au prochain été austral, le chikungunya s’est installé durablement comme «maladie émergente» et il constitue une menace pour une bonne partie de la planète comme l’illustre sa flambée en Asie actuellement. 

«Je suis étonné que personne ne parle du chik en Inde alors que cinq Etats qui représentent le tiers de la population sont touchés», commente l’informaticien parisien, qui prépare plusieurs améliorations de chikungunya.net. 

«Nous sommes en pleine mutation», indique-t-il. Prochainement, le site s’ouvrira sur une nouvelle page d’accueil montrant, sur une carte du monde, les différents pays où a sévi l’arbovirose : 31 à ce jour, selon M. Mausole. Pour chacun, des liens renverront à des articles de presse. 

D’ici septembre, le site va également être «internationalisé» : traduit en anglais puis sans doute aussi plus tard en allemand, de la même manière que l’enquête «Sirius» mise en ligne depuis avril. 

Conçue par un spécialiste de biostatistique et informatique médicale qui travaille à l’Inserm, Laurent Toubiana, cette enquête ambitionne de monter une sorte d’observatoire épidémiologique par Internet sur le chikungunya. 

La lourdeur du questionnaire qu’elle propose n’est sans doute pas étrangère au nombre plutôt modeste d’informations recueillies depuis trois mois : 200, selon M. Mausole. Aussi le questionnaire va-t-il être allégé, précise-t-il. 

La FAQ, elle, ne cesse de s’enrichir de nouvelles questions/réponses et de nouvelles mises à jour. Parmi les dernières questions mises en ligne : «A-t-on des statistiques sur les complications aux articulations dues au chikungunya ?» ; «Quelle est la situation épidémiologique à Madagascar ?» ; «Que devient le moustique pendant l’hiver ?» ; «Quelle est la quantité de sang que peut absorber l’Aedes lorsqu’il pique ?».

 

Hervé SCHULZ      
 


Les «sept samouraïs»


Jean-Hugues Mausole, alias Mausy, dénomme «les sept samouraïs du chikungunya» l’équipe qui s’est formée autour de lui et assure une veille médiatique permanente de l’épidémie. Outre lui-même, administrateur et créateur du site, cette équipe – qui s’est constituée à travers le forum et forme l’Association des victimes de l’épidémie de chikungunya (Avec) – se compose de Cathy, une enseignante dionysienne : Jessie, qui vit à Thionville (Moselle), actuellement en congé parental ; Laurence, une Parisienne retournée à Saint-Pierre pour accoucher ; Nanou, une retraitée portoise ; Paskalou, un ergothérapeute hospitalier tamponnais, et Sindy, qui rassemble une vidéothèque sur le chik. 

En-dehors de cette équipe, s’ajoute un autre intervenant précieux et tout aussi bénévole et passionné : le docteur Bernard-Alex Gaüzère, chef de service de réanimation du CHD Félix Guyon et spécialiste de médecine tropicale, qui s’occupe de la «foire aux questions» depuis le départ.
 

Accueil site

Accueil Presse