Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien | ||
Le Quotidien de la Réunion du Mardi 11 juillet 2006 |
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LE TOURISME TOUJOURS
VICTIME DU CHIKUNGUNYA |
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Peu de réservations
pour les vacances |
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Les professionnels du tourisme annoncent déjà des taux de réservations en baisse pour les vacances de juillet-août. Pas de quoi leur remonter le moral après un premier semestre marqué par une série d’annulations dues au chikungunya |
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Une épidémie qui continue visiblement de faire des dégâts puisque les pronostics des professionnels pour les vacances de juillet-août ne sont malheureusement pas meilleurs. « Nous sommes inquiets car, pour l’instant, le taux de réservation est encore très faible. Nous subissons encore les conséquences du chikungunya », affirme Oliver Nery, directeur de l’office du tourisme de Cilaos, rappelant au passage que « tous les groupes et tours opérateurs ont été annulés jusqu’à la fin de l’année ». Même constat du côté de la Maison de la montagne où on parle déjà de « baisse catastrophique ». A titre d’exemples, les gîtes ruraux enregistrent pour l’instant un taux de réservations de 28% contre 49% l’année dernière sur le mois de juillet. Idem pour les chambres d’hôtes. La Maison de la montagne enregistre pour ce produit un taux avoisinant les 6% contre près de 12% l’année dernière. Axel Hoareau, directeur de la Maison de la montagne, ajoute cependant un petit bémol : « c’est une période où les réservations ne se font pas toujours à l’avance car il s’agit essentiellement d’une clientèle locale ». Chez les hôteliers, on insiste tout particulièrement sur le manque de réservations extérieures. « Le marché métropolitain est médiocre, le marché local, lui, est excellent », indique Jean-Paul Bordier, président de la grande hôtellerie. Et c’est d’ailleurs sur la clientèle locale que l’ensemble des prestataires misent « pour sortir la tête de l’eau », résume Pascal Viroleau directeur de l’office du tourisme de Saint-Paul. L’autre bouée de sauvetage pour les professionnels, c’est la clientèle dite affinitaire représentée par la famille, les amis et parents de résidents à la Réunion.
Selon le CTR, il est possible qu’une
proportion de cette clientèle choisisse de reporter leur voyage. «Ce n’est
pas le chik qui va empêcher la clientèle affinitaire d’origine
réunionnaise de venir. Par contre, pour les autres qui en plus avaient
prévu de venir avec leurs enfants, à mon avis, ils ne reviendront pas»,
explique René Barrieu, directeur du CTR. Modifier la communication Il n’empêche que le directeur de l’office du tourisme de Cilaos garde espoir : « Jusqu’à maintenant, tout le monde était concentré sur le football, les réservations vont sans doute se faire cette semaine ». En réalité, Olivier Néry a surtout trouvé un moyen pour attirer du monde dans le cirque. « Nous organisons une nouvelle course de montagne le 30 juillet prochain. Elle va s’appeler le trail de Cilaos. On compte sur cet évènement pour ramener du monde autour de cette date ». « Il faut promouvoir la réalité. Il faut qu’on insiste sur le fait que la situation sanitaire est largement maîtrisée. La plupart des endroits fréquentés par les touristes sont démoustiqués et même les marchés », précise Jean-Paul Bordier. « Mais il ne faut pas oublier que ce type de communication est à double tranchant. Si on regarde autour de nous on se rend compte que les Mauriciens dans leur dernière campagne de promotion n’ont pas parlé du chikungunya. Ils ont préféré parler des merveilles de leur île. De la même façon, je ne pense pas que dans d’autres pays, on communique sur les risques de paludisme, de malaria, de choléra, etc... Il faut donc un message beaucoup plus positif pour relancer la destination ».
Mais, pour le président du club de la
grande hôtellerie, la Réunion doit surtout se débarrasser d’un « autre
handicap » si elle veut attirer des touristes : « le niveau des tarifs
aériens ». Pour lui, il est clair que l’augmentation et la hausse des
tarifs aériens participent aussi « à la diminution de la fréquentation
touristique ».
Delphine POUDROUX |
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VOLET ECONOMIQUE
DU CHIK 6 millions d’euros d’aides de l’Etat Le dernier point effectué vendredi par le préfet fait état de 6.171.090 euros d’aides attribuées par l’Etat aux entreprises réunionnaises victimes de l’impact économique du chikungunya : 5.227.055 € dans le cadre du fonds de secours et 944.035 € dans le cadre du Fisac. Sur les 2.744 dossiers reçus à ce jour par les services de l’Etat, 2.340 ont été examinés dont 1.845 ont reçu un avis favorable. 977 salariés sont par ailleurs concernés par des demandes de chômage partiel pour un total de 470.851 heures chômées. 687 salariés sont, eux, pressentis pour suivre une formation professionnelle dans le cadre du fonds national pour l’emploi. 44 entreprises ont effectué une demande pour un total de 182.309 heures de formation. 941 demandes de moratoires sociaux et fiscaux ont été adressées à la Trésorerie générale : 272 dossiers ont bénéficié d’un plan d’apurement, 280 ont été rejetés et 348 sont en cours d’instruction. Le commerce concentre la majorité des demandes (33%) devant le tourisme (23%), les services (16%), l’artisanat (14%) et la restauration (10%). Enfin, huit entreprises ont fait des demandes de garantie sur le fonds Dom. Sur un montant de prêts de 1,4 million d’euros, cela représente un montant de garantie de 788.000 euros. |
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