Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien | ||
Le Quotidien de la Réunion du Jeudi 20 juillet 2006 |
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SYNDICAT NATIONAL DES AGENTS
DE VOYAGES |
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«La demande n’est
pas là» |
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De passage à la Réunion, les responsables du Syndicat des agences de voyages apportent un éclairage supplémentaire sur la crise du Chik. Et confirment que la destination a du mal à redécoller. |
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« La brutalité de l’information a bouleversé la métropole. Le cumul des victimes, des titres forts et violents ont provoqué une vraie psychose ». Voilà bien longtemps que l’on s’interrogeait à la Réunion sur la conduite des agents de voyages au plus fort de la crise du chik à la Réunion. Aujourd’hui, on sait. A l’occasion du passage à la Réunion du bureau exécutif du Syndicat national des agences de voyages, les professionnels se sont exprimés sur la crise du chik, vue du comptoir d’un agent métropolitain. « Après de telles annonces, qui aurait eu le courage de promouvoir la destination Réunion auprès de ses clients », interroge Georges Colson, président du SNAV et de la Fram, le voyagiste toulousain. Les professionnels métropolitains du voyage ne le cachent pas, l’information délivrée en métropole a plombé la destination. Et les agents de voyages échaudés par de précédents contentieux, n’entendent plus désormais prendre le moindre risque face à une clientèle procédurière. Par ailleurs, les constats établis par l’OMS sur la crise du chikungunya dans la zone océan indien, ont fait pencher la balance du côté mauricien, seulement « soupçonné » de n’abriter que quelques milliers de cas isolés. La Réunion, en revanche, noyée sous la vague létale du chik a quitté les présentoirs des agences de voyages métropolitaines. « On ne peut pas nous imposer l’obligation d’informer et, par la suite, nous l’opposer », se défend le président du Snav.
«Modifier le message» A la décharge des professionnels, il convient de reconnaître, que la première, l’opinion publique a été choquée par la situation sanitaire dans notre département. Image renforcée par les mines contrites des ministres, du Premier au dernier, au chevet des vieillards chikungunyés. «De toute façon, la demande n’est pas là», résume Georges Colson. Epinglée au pilori des destinations touristiques depuis des mois, la demande pour la destination n’a plus varié d’un iota. Aujourd’hui, les professionnels se disent solidaires de la Réunion et prêts à favoriser la destination. Il y a quelques semaines, un éductour a conduit quelque six cents agents dans notre département. Dans les mois à venir, on peut espérer que la campagne de relance lancée en métropole porte ses fruits. «Faudrait-il encore en modifier le message», ne cachent pas les professionnels en référence au fadasse «La Réunion vous attend», soutenu, contre l’avis des acteurs touristiques locaux, par Jocelyne Lauret, présidente du CTR. Georges Colson l’atteste, les agents métropolitains ne baissent pas les bras et vendront la Réunion. Le prochain Top Résa, salon annuel du tourisme, devrait apporter de premiers indices. Marc BERNARD |