Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien

Le Quotidien de la Réunion du Vendredi 21 juillet 2006

BILAN CHIKUNGUNYA AVEC LE DIRECTEUR GENERAL DE LA SANTE
 

Une facture de 82 millions

 


Le chikungunya a coûté 82 millions d’euros à l’Etat à la Réunion. C’est le chiffre annoncé hier par la préfecture qui recevait Didier Houssin, directeur général de la Santé. Objectif de cette visite : faire le bilan de la crise et analyser sa gestion pour se préparer à une nouvelle épidémie.

 


«Le chikungunya a coûté 82 millions d’euros à l’Etat à la Réunion et entre 4 et 5 millions à Mayotte», a expliqué hier Franck-Olivier Lachaud, secrétaire général de la préfecture. Cette dépense prend en compte «la lutte anti-vectorielle, le volet environnement, le volet économique et les renforts». 

Parallèlement à cette dépense, il faut ajouter un bilan épidémique qui porte à plus de 266.000 le nombre de personnes qui ont contracté la maladie depuis le début de l’épidémie. 

Deux chiffres qui rappellent la nécessité pour l’état d’éviter un retour de l’épidémie après l’hiver austral. Pour cela, la préfecture a organisé hier une réunion entre le directeur général de la santé et l’ensemble des acteurs locaux engagés dans la lutte contre le chikungunya. A savoir, la Drass, l’agence régionale de l’hospitalisation, la cellule interrégionale épidémiologique, la Dass de Mayotte et des médecins hospitaliers. 

Au menu de cette journée de rencontre : un retour sur l’expérience vécue en visioconférence avec le ministère de la santé et une analyse a posteriori de la gestion de l’épidémie. Objectif : se préparer à une nouvelle crise. «L’action la plus efficace c’est la lutte contre le moustique qui s’appuie sur la lutte anti‑vectorielle car pour l’instant on ne peut pas grand chose contre la maladie», assure Didier Houssin, directeur général de la Santé, de retour dans notre île. En effet, sur l’aspect thérapeutique, concernant notamment l’utilisation de la Nivaquine comme remède, «il y a eu des annonces prématurées car on est toujours dans la phase préliminaire», prévient Didier Houssin. 

«Pour éviter une nouvelle crise, poursuit le directeur général de la santé, la mobilisation communautaire est sans doute la plus importante !». Cette mobilisation communautaire passe en fait par des réflexes de protection individuelle et l’élimination des déchets à proximité des zones d’habitation. «Il y a tout un programme à mettre en place. Il faut notamment renforcer les possibilités de la lutte anti-vectorielle. Connaître comment vont se répartir les forces. Il faudra aussi anticiper le stockage des produits», annonce Didier Houssin.
 

Service de prophylaxie sur les rails 

Au terme de cette rencontre, la préfecture a annoncé que le service de lutte anti-vectorielle – plus communément appelé service de prophylaxie – était sur les rails. «On sait techniquement à quoi ça va ressembler mais on ne sait pas encore quelle forme juridique ça va prendre», explique Franck-Olivier Lachaud. La préfecture assure qu’une solution sera trouvée avant la fin de l’année. «La situation d’urgence sera prise en compte», poursuit le secrétaire général de la préfecture. 

Flore Thérond-Rivani, directrice de la Drass informe que «ce service sera composé de 250 personnes au minimum et de 3.000 au maximum». 

Concernant la politique d’élimination des déchets dans les ravines, la préfecture informe que toutes celles qui ont été répertoriées ont été nettoyées «au moins une fois». La Cinor a d’ailleurs prévu de doubler le nombre de collectes. «Nous sommes en train de recenser les endroits où il reste encore des déchets comme des machines à laver. On sait déjà que ça va coûter des millions d’euros pour tout enlever», prévient le secrétaire général de la préfecture. Autant dire que la facture des dépenses liées au chikungunya risque certainement de dépasser les 82 millions d’euros avant la fin de l’année.
 

                                                                  Delphine POUDROUX       
 

La Drass sensibilise les enfants

Une grande campagne de communication sur le chikungunya sera lancée le 27 juillet prochain dans l’ensemble des centres de loisirs de l’île par la Drass. « C’est une opération de sensibilisation à la maladie et aux moustiques qui s’adresse aux enfants. Elle sera faite de manière ludique. Tous les directeurs de centres ont été prévenus », assure Flore Thérond-Rivani, directrice de la Drass. 

Nouvelle campagne en septembre 

D’autres campagnes devraient être lancées à la rentrée pour les scolaires. 

Concernant la campagne de communication grand public, la Drass espère qu’elle pourra être lancée en septembre. 

Le directeur général de la Santé préconise déjà une communication simple. « Les deux messages importants à communiquer sont de nettoyer devant chez soi et de déclarer lorsqu’il y a un nouveau cas pour qu’on puisse localiser les zones », explique Didier Houssin. « C’est un travail de longue haleine car il faut modifier les comportements. Et pour cela trouver aussi de bons relais. Est-ce que ce seront les associations, est-ce que ce seront les sportifs ? Tout cela reste à définir », poursuit le directeur général de la Santé.

                                                                                     D.P.         

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