Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien | ||
Le Quotidien de la Réunion du Mardi 25 juillet 2006 |
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OPERATION TEST DE DEMOUSTICATION AU LAMBERT |
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Quartier nettoyé, moustiques écartés |
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En avril dernier, l’association «Citoyens contre le chik» avait lancé un projet test de démoustication sur le quartier Lamber‑Les‑Hauts à l’Etang Salé. Si l’expérience semble avoir été efficace pour faire baisser la population de moustiques, le bilan reste néanmoins mitigé, selon le porte-parole de l’association. |
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Alors que l’épidémie faisait rage dans l’île, l’association Citoyens contre le chik avait mis en place une action test en avril dernier sur le quartier de Lambert‑Les‑Hauts à l’Etang Salé. Le protocole mis en place par l’association prévoyait une démoustication avec deux passages d’adulticides, puis un traitement des gîtes larvaires une fois par semaine par des agents municipaux. D’autre part, la municipalité devait nettoyer le site, alors que l’association s’était engagée à mobiliser les habitants du quartier pour qu’ils soient véritablement acteurs. De plus, la Drass avait été sollicitée pour faire un état des lieux avant l’opération, donner des conseils techniques et effectuer un bilan. L’opération a duré tout le mois d’avril, et Jean-Alain Cadet, un des porte‑parole de l’association, souligne que tout ne s’est pas déroulé aussi facilement que prévu. Si le projet a été accueilli favorablement par la population, «je me suis aperçu que beaucoup avaient tendance à attendre que les autorités fassent tout». L’atelier moustiquaire n’a pas eu beaucoup de succès, pourtant le tulle offert par le conseil général était à la disposition de tous chez un des habitants du quartier.
Par contre, «les habitants ont joué le jeu
du nettoyage. Quand un commençait à nettoyer, le voisin suivait. Mais on a
rencontré quelques difficultés avec la mairie : le camion ne passait pas
toujours à l’heure prévue et à la fin il ne venait plus, les agents qui
devaient mettre le BTI avaient aussi parfois du retard. On s’est rendu
compte que quand il avaient trois jours de retard les moustiques
revenaient», poursuit Jean-Alain Cadet. L’atelier artistique avec des
matériaux de récupération mis en place avec les enfants, «c’est plus
positif, car ils ont compris qu’il ne fallait pas jeter les déchets
n’importe où».
Projet de ville pilote Au terme de l’opération, le contrôle final sur la densité de moustiques n’a pas pu être effectué car «l’entomologiste de la Drass a attrapé le chik à ce moment‑là», souligne Jean-Alain Cadet. Cependant, «on s’est aperçu qu’il y avait eu un nettoyage du quartier, une diminution de la population de moustiques, les gens étaient satisfaits. La démarche était bonne, mais on a eu du mal à se faire entendre de la Drass», ajoute-t-il. Le test du Lambert était destiné à être reproduit à plus grande échelle en cas de réussite. Mais une association constituée de bénévoles et sans subvention ne peut porter ce projet à elle seule. «Et l’Etat est plus focalisé aujourd’hui sur les ravines et les lieux publics», affirme Jean-Alain Cadet. L’association Citoyens contre le chik a travaillé sur un projet de ville pilote. «Nous avons été voir les élus, mais les négociations sont difficiles. Nous avons cependant eu une bonne écoute au Port et à Saint‑Benoît», souligne Jean‑Alain Cadet. Si des communes sont d’accord on peut leur proposer un plan communal, jouer notre rôle de mobilisation de la population», ajoute celui qui a participé à la formation Combi (communication pour agir sur les comportements). Après l’opération test sur le Lambert, l’association s’est focalisée sur d’autres actions. Ainsi elle a travaillé, avec une agence publicitaire, sur une campagne de mobilisation à la lutte communautaire. «Nous avons présenté un visuel aux collectivités, on nous a dit que c’était bien et après on a appris que la Drass lançait la formation Combi qui préconise ce genre de campagne. Nous avons donc proposé le nom de l’agence qui a travaillé dessus, mais cela va passer par un appel d’offres», précise Jean-Alain Cadet. L’association s’est également mobilisée pour créer Vigi-Chik, le 16 mai, «pour mettre en place une surveillance citoyenne et ça nous a donné du travail car les observateurs relevaient de nombreux problèmes liés à l’environnement», explique Jean-Alain Cadet en précisant qu’à l’heure actuelle Vigi-Chik compte plus de 120 observateurs mais que l’objectif est d’atteindre le millier. «On va peut-être continuer seulement Vigi-Chik, car on nous encourage à travailler mais on ne nous donne pas de moyens», affirme Jean‑Alain Cadet en rappelant que «le 18 mai dernier on avait rencontré le ministre de la Santé qui nous avait promis des subventions et dit de présenter un dossier à la Drass. Mais les associations attendent toujours. On est bénévoles mais il faut quand même payer les frais». Il regrette également que la campagne de sensibilisation n’ait pas encore commencé, car «rien ne permet d’affirmer que l’épidémie ne va pas reprendre au début de l’été. Et c’est pour ça qu’il faut aller vite».
P.E. |
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