Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien

Le Quotidien de la Réunion du Samedi 29 juillet 2006

LE POINT SUR LE CHIKUNGUNYA : 9 CAS DECLARES CETTE SEMAINE
 

«L’Epidémie n’est pas terminée»
 
 

La prudence est de mise à la Drass et à la Cire. Les 9 cas déclarés de chikungunya durant la semaine du 17 au 28 juillet n’ont pas changé les recommandations de prévention

 


Neuf cas cette semaine contre 17 la semaine dernière, la baisse continue. « Il s’agit d’une baisse lente. L’an dernier à la même époque, on en était à 12 cas déclarés. La situation est donc à peu près parallèle », explique Philippe Renault, médecin épidémiologiste à la Cire.

Ces chiffres sont obtenus par un dispositif dit « de recherche active », qui consiste à s’enquérir des cas dans le voisinage des cas signalés (médecins, numéros verts, pharmacie, urgences hospitalières, laboratoires, mais aussi porte à porte).

La Cire rappelle à ce propos que ce chiffre va évoluer dans les semaines à venir avec la poursuite du repérage actif. Le délai de consolidation des données devrait passer de 9 semaines début 2006, en plein pic épidémiologique, à 7 semaines. « L’an dernier à la même époque, on avait 12 cas déclarés et 99 une fois les données consolidées. Il faut donc compter sur 50 à 100 cas pour cette semaine », note Philippe Renault.

Pour ce dernier, la déclaration obligatoire de la maladie ne constitue pas à elle seule une source d’information suffisante : « Tous les gens qui tombent malades ne consultent pas car certains ont des formes atténuées. De plus, quand une famille est touchée, les premiers consultent, les autres s’auto‑médiquent.»

«Les gens ne vont pas forcément en pharmacie non plus pour acheter du paracétamol. Pour les médecins, cette déclaration demande de remplir des fiches alors qu’ils n’ont pas forcément le temps», estime le médecin épidémiologiste.

our ce dernier, le plus efficace reste le dispositif actuel, basé sur la recherche active, même s’il demande temps et argent.

La Drass de son côté fait état de zones émergentes, à savoir la Saline‑les‑Bains et le centre-ville de Saint-Denis. Depuis le 1er juin, un protocole de vigilance renforcée a été lancé. 1.129 agents ont traité cette semaine 10 sites émergents, 67 cimetières et 118 ravines.
 

Manque de volontaires pour la Nivaquine


Est aussi prévue une campagne de communication pour inciter les malades à se signaler au numéro vert. « Une question de civisme », ajoute Philippe Renault.

Flore Thérond-Rivani, directrice régionale aux affaires sanitaires et sociales, déplore le manque de volontaires pour les tests de la Nivaquine : « Les recherches de remède continuent mais on a du mal à trouver les volontaires en cette période d’épidémie basse ».

Concernant la transmission du virus du moustique à ses oeufs, Julien Thiria, ingénieur sanitaire, estime que la proportion reste faible. « Pour 300 lots de larves, on a eu 3 lots positifs », explique-t-il.

Quoiqu’il en soit, tous recommandent de continuer à se protéger car selon Philippe Renault, « à partir de 0 cas, on pourra être rassurés. Pour le moment il serait irréaliste de croire que l’épidémie est terminée. La circulation virale se fait toujours ».

Au total, un peu plus de 266.000 personnes ont été touchées par le virus depuis le début de l’épidémie.
 

                                                                           S.H.       

La Drass et la Cire recommandent aux nouveaux malades de se signaler au « numéro vert chikungunya », le 0800 110 000
 

Gros Plan

9 cas cette semaine.

Nombre de cas estimés depuis l’émergence du virus en mars 2005 : un peu plus de 266.000 

- nombre de cas issus du repérage actif entre le 17 et le 28 juillet 2006 : 9
- aucun nouveau décès
- aucun cas grave ou materno-néonatal
- lutte anti-vectorielle : 1.129 personnes engagées sur le terrain, du 20 au 26 juillet 2006.
- Les lieux les plus touchés : Saint-Paul et Saint-Denis.
   

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