Article reproduit par Nanou avec l'aimable autorisation du journal Le Quotidien |
«La
nécessité du CHR» Chikungunya, budgets hospitaliers et mis en oeuvre de la planification sanitaire figuraient au menu de la nouvelle réunion de la communauté hospitalière hier, à l’invitation de l’Agence régionale de l’hospitalisation «Je félicite tous les hospitaliers publics et privés. Tout le monde a été sur le pont. S’il n’y avait pas eu ce dynamisme des acteurs de santé, nous n’aurions pas pu faire face à l’épidémie de chikungunya». Antoine Perrin, directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH), a tenu une nouvelle fois à saluer la réactivité de la communauté hospitalière qu’il avait réunie hier à Bellepierre, dans le coup dur sanitaire qu’a connu la Réunion ces derniers mois. Alors que le plus gros de l’épidémie est passé – « ce qui ne veut pas dire que le problème est derrière nous », prévient M. Perrin -, quelles leçons peut-on tirer à propos des structures sanitaires ? D’abord, que si « elles sont de qualité », elles sont aussi « quantitativement insuffisantes », répond le directeur de l’ARH. Aussi a-t-il obtenu du ministère de la santé que soient débloqués « très rapidement des moyens nouveaux pour accélérer la réalisation du Sros 3 » (schéma régional de l’organisation sanitaire, qui planifie l’investissement dans ce domaine pour la période 2006 – 2010). L’annonce officielle devrait sans doute en être faite par le ministre Xavier Bertrand, lors de sa visite prochaine (dont la date n’est toujours pas fixée) dans l’île. Autre enseignement, « cette crise a montré combien, à 10 000 kilomètres de la métropole, nous avions besoin de structures de recours ici », confirmant « la nécessité du CHR (Centre Hospitalier Régional) », souligne Antoine Perrin. Signature de contrats d’objectifs et de moyens Le montage de ce dernier va bon train. Edouard Couty, ancien directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, viendra d’ailleurs la semaine prochaine aider à la constitution juridique du projet, lequel doit être soumis aux instances locales en octobre prochain puis au ministre dans la lancée. « Les sujets enseignement et recherche seront abordés, même si leur avancement sera moins rapide », précise M. Perrin. Enfin, toujours à propos des leçons de l’épidémie de chikungunya, le directeur de l’ARH a évoqué l’importance du futur centre de recherche sur les maladies émergentes et la veille sanitaire. Ce dernier volet en particulier « va impacter sur l’organisation sanitaire dans les futures agences régionales de la santé », prévoit-il. Outre la présentation de la campagne budgétaire 2006 des établissements de santé (marquée par l’objectif d’un taux global d’évolution de 3,44%) une bonne partie de la réunion d’hier a été consacrée aux « projets médicaux de territoire » (PMT) et « contrats d’objectifs et de moyens », par lesquels le Sros 3 va être mis en musique. Laurent Alaton, inspecteur principal et chef de projet Sros à la Drass, a explicité la notion de PMT, créée par une circulaire de 2004 et qui n’existait donc pas lors de l’élaboration des Sros antérieurs. Contrairement au Sros, le PMT ne crée aucune obligation au sens juridique du terme ; mais il est idéalement porteur de quatre « ambitions », résume M. Alaton : « opérationnelle » en ce qu’il décrit l’organisation des soins à l’échelle du territoire de santé (La Réunion en compte trois : Nord-Est, Ouest et Sud) ; « prospective » ; « fédératrice », en programmant des actions de santé publique en lien avec l’organisation des soins ; et « démocratique » par sa composition collégiale. Alors que les trois PMT de l’île sont en chantier et que le Préfet devrait arrêter le Plan régional de santé publique avant la fin juin, le calendrier fixé par l’administration prévoit la signature des contrats d’objectifs et de moyens entre les établissements de santé et l’ARH avant la fin de l’année, soit trois mois avant la date limite (31 mars 2007) imposée par le ministre. André SCHULZ |