Recommandations de bonnes Pratiques concernant la Protection Personnelle AntiVectorielle (PPAV) ou Protection contre les insectes piqueurs et les tiques.



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Place des mesures d’appoint dans la PPAV


Les insecticides

Les insecticides d’ambiance commercialisés en France sont des pyréthrinoïdes de synthèse ou des carbamates ; ils présentent un effet létal immédiat sur l’arthropode. Leur rémanence est variable.
Ces produits sont principalement destinés à la maîtrise des nuisances. Les volumes dispensés lors d’une pulvérisation par flacon aérosol ou lors d’une diffusion passive ne sont jamais standardisés et donc toujours inconnus pour l’utilisateur.

Un voyageur, et particulièrement un expatrié, désirant utiliser des insecticides d’ambiance (notamment des aérosols) est souvent contraint d’en acheter sur place. Ces produits locaux sont sans garantie de leur efficacité et encore moins de leur innocuité. Les normes de contrôle de ces produits peuvent être très différentes d’un pays à l’autre.

Il ressort des enquêtes menées que :

1) le nombre de produits sans ou avec insecticides de synthèse ou naturels à
    disposition du grand public est très important ;
2) le grand public ne possède pas les connaissances nécessaires pour utiliser avec
    pertinence ce panel de produits ;
3) les notices mises à la disposition du grand public édictent des préconisations,
    peu, mal ou non documentées sur un insecte ciblé. Cet usage non ciblé
    peut entraîner des effets secondaires à court ou moyen terme pour l’utilisateur,
    son entourage ou l’environnement, rappelés par les logos de dangerosité
    dessinés sur le flaconnage ;
4) aucune notice (même celles pour les insecticides dits naturels ou bio) ne précise
    que «supprimer le foyer larvaire» est une méthode peu coûteuse, souvent
    gratuite, efficace et écologique (par ex. suppression des petites collections
    d’eaux stagnantes autour des habitations pour les moustiques, passage
    de l’aspirateur pour les puces) ;
5) les insectes cibles ont souvent des dénominations très variées sur le flaconnage.
    L’acheteur est donc libre d’interpréter selon ses propres connaissance les
   terminologies suivantes «tout insecte», «insectes nuisants-volants-rampants»,
   «moustiques», «spécial moustique tigre» «cafards», «puces», «punaises»,
   «acariens», «spécial acariens allergisants», etc. ;
6) dans l’état actuel des connaissances, la place des pièges lumineux attractifs ne
    peut être précisée ;
7) lors de la combustion des serpentins fumigènes de nombreuses substances sont
    mises en suspension ; l'exposition prolongée à ces substances a montré son rôle
    dans certains cancers du poumon. Une expertise récente menée par l'Afsset a
    soulevé le risque d’effets sanitaires indésirables dus à l’exposition aux fumées de
    serpentins fumigènes, notamment en cas d'exposition chronique. En conséquence
    en dehors d'un contexte épidémique de lutte contre des moustiques vecteurs de
    maladies, le recours à d’autres moyens de protection doit être préféré,
    notamment chez les enfants, les personnes âgées, les asthmatiques et
    autres personnes souffrant de troubles respiratoires chez qui l'utilisation
    de serpentins fumigènes est déconseillée.


Le groupe de travail recommande :

 

Recommandation Nr 13

Il est fortement recommandé de ne pas utiliser d’insecticide «à l’aveugle» contre un arthropode inconnu. Une lutte insecticide doit être adaptée à un ou des arthropodes identifiés.

Classe de graduation Non gradé


Recommandation Nr 14

Il est fortement recommandé d’accompagner ou de faire précéder toute lutte insecticide chimique par une lutte mécanique (destruction des gîtes larvaires, mise en place de moustiquaires de fenêtres ou de portes).

Classe de graduation Non gradé


Recommandation Nr 15

En les considérant seulement comme des mesures d’appoint dans la PPAV, il est possible d’utiliser les moyens insecticides suivants : aérosols pour  une  utilisation  ponctuelle, insecticides  à diffusion continue  sous forme de plaquettes chauffantes (prises électriques) ou sous forme liquide (diffuseurs électriques) pour l’intérieur (Grade B). Les serpentins fumigènes doivent être réservés à un usage extérieur et de courte durée.

Classe de graduation Non gradé et Grade B (cf.supra)


La climatisation et la Ventilation

Pour être efficace sur le plan thermique, la climatisation nécessite une bonne gestion des ouvertures et c'est par cet intermédiaire qu'elle présente un effet limitant l'entrée de nuisances ou de vecteurs potentiels. En zone tropicale, la température obtenue dans les bâtiments climatisés (20 à 25 °C) reste compatible avec la survie et l'activité des vecteurs.


D’autre part, la ventilation perturbe le vol des moustiques, qui peuvent trouver refuge dans des recoins et reprendre leur activité dès l'arrêt de la ventilation (avec ou sans climatisation). On peut compléter climatisation et ventilation par l’utilisation d’un insecticide diffusible d’intérieur, sous réserve d’un approvisionnement électrique continu. D’autres moyens de protection personnelle sont proposés dans le commerce, mais ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité (recommandations 17 et 18).



Recommandation Nr 16

Il est recommandé de ne pas utiliser la climatisation et la ventilation comme seuls moyens de PPAV. Elles doivent être associées à une bonne qualité d’étanchéité des locaux et à l’usage d’insecticides pour réduire le contact homme-vecteur à l’intérieur.

Classe de graduation Grade C


Bracelets, Ultrasons, Vitamine B1, Homéopathie, Raquettes et dispositifs à Glue



 
Recommandation Nr 17

Il est fortement recommandé de ne pas utiliser les bracelets anti-insectes pour se protéger des moustiques ou des tiques.

Classe de graduation Grade A


Recommandation Nr 18

Il  est  fortement  recommandé de ne pas utiliser les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1 (Grade A), l’homéopathie, les raquettes électriques, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide.

Classe de graduation Non gradé et Grade A (cf.supra)

 

 

Rappel des principes de graduations
Grade A Grade B Grade C
Est fondée sur une preuve scientifique établie par des études de fort niveau de preuve comme des essais comparatifs randomisés de forte puissance et sans biais majeur  ou méta-analyse d’essais comparatifs randomisés, analyse de décision basée sur des études bien menées (niveau de preuve 1). Est fondée sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve, comme des essais comparatifs randomisés de faible puissance, des études comparatives non randomisées bien menées, des études de cohorte (niveau de preuve 2). Est fondée sur des études de moindre niveau de preuve, comme des études cas-témoins (niveau de preuve 3), des études rétrospectives, des séries de cas, des études comparatives comportant des biais importants (niveau de preuve 4).
Non Gradé
En l’absence d’études, les recommandations sont fondées sur un accord professionnel au sein du groupe de travail, après consultation du groupe de lecture. Dans ce texte, les recommandations non gradées sont celles qui sont fondées sur un accord professionnel.

 

 

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